
Je ne sais pas à quel point c'est utile d'ajouter une grande quantité de phrase comme ça dépourvues de tout contexte.
J'imagine mal dans quel contexte on dirait "Je ne les exorcise pas." "Je refuse de les exorciser !" serait par exemple, plus réaliste.

Cher Scott,
"Je ne sais pas à quel point c'est utile d'ajouter une grande quantité de phrase comme ça dépourvues de tout contexte."
Cette grande quantité de phrases, même si elle ne paraît pas utile, pour certaines personnes, elle le sera pour la langue amazighe (berbère) et pour d'autres langues.
Les verbes de la langue amazighe ne s'utilsent pas toujours de la même façon. Certains sont transitifs, d'autres sont utilisés avec des prépositions, et d'autres actions sont exprimées par des tournures bien particulières. C'est pour cela que j'ai besoin d'une très grande quantité de phrases pour, primo, détecter ces verbes, et, deuxièmement, les illustrer pour mes propres travaux (lexicographie et recherche sur le terrain) et pour d'autres chercheurs qui auront besoin de corpus amazighs.
Pour la phrase "Je ne les excorcise pas", je crois qu'elle pourra exister dans un contexte bien déterminé:
"Que faits-tu à ces patients? Tu les exorcises?" "Non, je ne les exorcise pas."
C'est une traduction logique de la phrase amazighe.
La phrase amazighe, sur un plan morphosyntaxique, montre deux choses essentielles:
La première, c'est la différence entre le pronom affixe "asen-" et "asent-" - le premier est utilisé pour le masculin (je les n'exorcise pas [eux - des hommes]), le deuxième est pour le féminin.
La deuxième: le verbe "rqu" (exorciser) est un verbe avec lequel l'ON DOIT utiliser des pronoms affixes indicateurs de complément d'objet indirect (asen-/asent-) et non des indicateurs de complément d'objet direct (ten-/tent-). Certains apprenants de notre langue pourraient considérer le verbe "rqu" comme un verbe transitif, alors qu'il ne l'est pas.
Ce n'est que ce genre d'exemples qui puisse aller aussi loin pour révéler des choses pareilles.
De plus, le grand nombre d'exemple permettra aux gens de confirmer certaines règles.
Merci.

Merci pour ta réponse détaillée. Je ne croyais pas que tu parlais aussi bien français! Si tu es aussi bon en arabe, anglais et espagnol, alors c'est très impressionnant!
Je comprends ce que tu veux faire. Ça pourrait en effet être très utile et je t'encourage à continuer.

Maintenant il est aussi bon en espéranto aussi ;-)
(ou il le sera, prochainement ;-))

De rien, Scott,
Oui, l'arabe, de l'anglais et de l'espagnol :-) Chacun aura son tour ;-) Et maintenant, même l'espéranto ;-)
Merci pour tes encouragements :-)

On devrait organiser une compétition du Génie des Langues Tatoeba. Amastan aurait de bonnes chances de gagner.
We should have a Tatoeba Language Genius competition. Amastan might very well win.

Hahaha ... Eldad ... vi kaj Aleksando estas miaj intruistoj :-)

Scott:
(Je rougis) :p :-DDDD
Avec Eldad, je n'aurais pas beaucoup de chance :-DDD
Mais c'est quand même une bonne idée :-)

J'ai lu un peu sur le berbère. Wikipedia dit qu'il y a plusieurs variantes:
"There are six major Berber varieties spoken by nine-tenths of the Berber-speaking population. They are, in the order of demographic weight: Tashelhit (Tacelḥit), Kabylian (Taqbaylit), Central Atlas (Tamazight), Riffian (Tamazight/ Tarifit), Shawiya (Tacawit), Tuareg (Tamahaq/ Tamaceq) and Shenwa (Haqbaylit)."
Est-ce que tu parles une de ces variantes, ou est-ce que tu parles l'Amazigh "universel"?

Scott:
Merci pour cette question.
Certains linguistes, surtout les Anglo-saxons, considèrent que l'amazigh (berbère) est un groupe de langues, alors que les linguistes francophones spécialisés dans la langue amazighe (René Basset, André Basset, W. Vycichl, etc.) et les linguistes amazighs (Salem Chaker, Miloud Taïfi, etc.) considèrent la langue amazighe comme UNE. Les dialectes ou les variantes sont en effet si proches les unes des autres que l'intercompréhension est largement possible entre pratiquement tous les dialectes du nord de l'Afrique du Nord. Seuls le touareg et l'amazigh de Ghadamès (oasis libyenne) ainsi que celui des Zénaga de Mauritanie sont assez éloignés des dialectes du nord (c'est-à-dire, seuls ces dialectes ne peuvent pas être immédiatement compris par la grande population qui parle les dialectes du nord). Cependant, sur le plan structurel, tous les dialectes amazighs sont les mêmes. C'est pour cela que S. Chaker recommande, dans son Manuel de Linguistique Berbère (Tome 2) de s'en tenir à la tradition berbérisante qui considère la langue amazighe comme une et non pas un groupe de langues.
L'argument de la multiplicité des "langues" amazighes est également exploité sur le plan politique pour remettre en cause la revendication même de la langue amazighe. C'est ainsi que les adversaires de la reconnaissance de la langue amazighe en Afrique du Nord, disent qu'il n'y a aucune langue à reconnaître, puisque le berbère est un "groupe de langues différentes" et non pas une seule langue. C'est un argument faux et malveillant à l'égard de la langue autochtone de l'Afrique du Nord.
D'autre part, pour l'amazigh que j'utilise: mon dialecte (maternel) est le kabyle (parlé en Kabylie [nord-est de l'Algérie]). C'est le dialecte le plus parlé en Algérie, et le deuxième dialecte amazigh après le Tashelhit (Chleuh) du Maroc. Cependant, lorsque j'écris dans ce dialecte, j'utilise, aussi souvent que possible, des mots panamazighs (panberbères - communs à un grand nombre de dialectes) et dont la plupart survit même dans mon dialecte. C'est pour cela que j'utilise "aydi" (connu en Tashelhit, Atlas marocain, etc.) au lieu de "aqjun" (chien), j'utilise "tafukt" au lieu de "iṭij" (soleil), j'utilise "anẓar" au lieu de "ageffur" (pluie), etc.
Ceci rapproche plus mon dialecte de plusieurs autres dialectes. Mon dialecte a l'avantage d'être écouté aussi bien à la radio qu'à la télévision, car la plupart des programmes amazighophones en Algérie sont diffusés dans ce dialecte (proche, d'ailleurs du shawiya (chaoui), du shenwa (chenoui) et du mozabite (tumẓabt). D'autre part, les chanteurs de ma région (Kabylie) sont également écoutés au Maroc et en Libye.
Le rapprochement de mon dialecte aux autres dialectes (particulièrement les dialectes zénètes comme le chaoui, le mozabite et le rifain et les dialectes marocains de l'Atlas et du sud [tashelhit]) facilitera beaucoup la compréhension de pratiquement tous les exemples que je publie sur Tatoeba. D'autre part, ceci permettra également aux locuteurs de mon dialecte de se familiariser avec les mots panamazighs des autres dialectes. Ainsi, pour un Kabyle qui a toujours entendu les mots "aqjun (chien)", "ageffur (pluie)" ou "iṭij (soleil)", lorsqu'il rencontrera les mots "aydi", "anẓar" ou "tafukt" dans une phrase écrite dans un dialecte marocain, ces mots ne lui seront absolument pas étrangers.
Bien que l'amazigh universel n'exsite pas encore, le rapprochement des dialectes par le vocabulaire commun et la publication de phrases d'exemples sur un site comme Tatoeba pourront jouer un rôle capital dans la naissance d'une langue amazighe standard.
Meric ^v^

Je ne comprends pas non plus certains Acadiens ou Ontariens lorsqu'ils parlent français, et pourtant, nous sommes censés parler une seule langue : le français...

Merci beaucoup Sacredceltic:
Ici, aussi, dans ce qui est appelé le 'monde arabe', on ne comprend pas toujours les dialectes arabes des différents pays - A ce jour, et malgré les tonnes de films et feuilletons égyptiens diffusés aussi bien par la télé algérienne qu'étrangère, je ne comprends pas l'arabe égyptien. Je ne comprends pas non plus l'arabe syrien utilisé dans le doublage des feuilletons turcs et indiens!!! Je ne comprends pas toujours l'arabe libanais et l'arabe palestinien. Je ne comprends pas non plus certains dialectes iraqiens; je comprends à peine les dialectes soudanais, et je ne comprends rien de l'arabe tchadien. Pourtant, l'arabe algérien est presque ma langue maternelle.

Sacredceltic:
Qu'en est-il du français de Louisiane? J'ai toujours été curieux de l'entendre (grâce à Youtube, j'ai réussi à en entendre un petit bout). Est-il facile à comprendre?

En Flandre, les Flamands de régions éloignées ne se comprennent pas non plus entre eux, alors que c'est un tout petit territoire. La raison est que les populations ont très peu été mobiles. C'est au point où ils sont contraints de sous-titrer les films et téléfilms dans leur propre langue...
Le français de Louisiane est pour ainsi dire moribond. Il m'est presque totalement incompréhensible et il est truffé d'anglais.
Suite au refus de la France de participer à la guerre en Irak en 2004 (guerre la plus idiote jamais menée !), la France avait si mauvaise réputation aux USA que les derniers francophones de Louisiane ont tout fait pour cacher qu'ils étaient francophones. La télévision US vomissait la France et le français, et même le candidat démocrate John Kerry, qui était francophone et francophile a dû tout faire pour cacher qu'il l'était et a sans doute perdu l'élection présidentielle à cause de ça...
Être francophone aux USA est désormais considéré comme un handicap.

Merci Amastan pour ta réponse très détaillée. C'est une question plus complexe que je ne pensais.
@sacredceltic Ce n'est pas terminé. http://youtu.be/-c-c0uSZRUU (Mitt Romney attacked for speaking French)

Je sais. Les Français et le français servent d'épouvantail aux anglophones. Nous sommes leurs Boggie Men. On les emmerde ! Obama compris !